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La prostitution
10 décembre 2004

Le sexe féminin : rare et cher

Le principe "les femmes choisissent leur cavalier" est une règle pour raréfier unilatéralement le sexe féminin. En effet, en diminuant la disponibilité de leur corps, les femmes ne font pas qu'accroître le désir sexuel masculin ; elles rehaussent en même temps énormément la valeur de leur sexe par rapport à celui des hommes. Ce qui semble déjà être une réalité en biologie où l'on constate une différence entre l'ovule, plus gros mais plus rare, donc plus précieux, et les spermatozoïdes, minuscules et disponibles en surnombre et, de ce fait, de moindre valeur, trouve son analogie dans la réalité des rapports entre les sexes. En effet, la sexualité de la femme est protégée comme un trésor inestimable. Alors que la sexualité féminine a provoqué autrefois des duels masculins insensés ou même des guerres meurtrières entre peuples, comme la guerre de Troie après la fuite de la belle Hélène (épouse du roi grec Ménélas) avec Pâris (fils du roi de Troie) ou l'enlèvement des Sabines, on attend toujours que la première épée soit levée par des mains féminines pour un homme ou la première bataille livrée pour des ressources sexuelles masculines. La sexualité féminine était et est aujourd'hui encore au moins aussi précieuse que l'or, l'argent ou les pierres précieuses. De nombreux hommes donnent même la totalité de leurs biens pour obtenir l'amour de la femme qu'ils désirent. D'autres renoncent à un royaume entier pour une femme, comme Édouard VIII qui renonça au trône d'Angleterre pour les beaux yeux de Wallis Simpson, une Américaine deux fois divorcée.

La différence d'évaluation que la civilisation, l’Etat et la société font de la valeur des sexualités masculine et féminine se traduit par exemple dans le paragraphe 1300 du Code civil (Bürgerliches GesetzBuch) relatif au "Kranzgeld", toujours en vigueur(1) et dans le paragraphe 177 du Code pénal prévoyant la répression du viol, dans lequel l'abus de la sexualité féminine est considéré comme un crime, tandis que l'abus de l'intimité masculine n'est nullement pris en compte. Et si la femme devait autrefois arriver vierge au mariage, on exigeait au contraire de l'homme une sexualité prénuptiale bien active pour "se limer les cornes" avec d'autres femmes pour ensuite, disons les choses crûment, "baiser" avec plus d'expérience pendant la nuit de noces. Il est vrai qu'aujourd'hui la sexualité féminine "intacte", la virginité d'une jeune femme nubile ne joue plus aucun rôle. Cependant, une femme qui a eu peu d'aventures vaut toujours mieux qu'une femme qui "se jette au cou du premier venu" ou qui "couche avec n'importe qui".

Bien qu'une grande information et une grande diffusion de sexe et de pornographie aient donné l'impression que la sexualité féminine était maintenant disponible facilement et de manière débridée, ce développement est resté très superficiel. Car, en même temps que la "libération" de la femme par le mouvement des femmes, est apparue une nouvelle pruderie sous la forme d'une valorisation exagérée de la sexualité féminine. Tandis que les hommes étaient carrément traités de phallocrates, de harceleurs et de pornographes et que les femmes érigeaient des zones interdites aux hommes, elles ne firent rien d'autre que d'étiqueter leur sexe avec le postulat "à protéger avec la plus grande attention" contre le sexe masculin satanisé. Tandis qu'elles qualifiaient la sexualité masculine d'irrémédiablement animale et brutale, elles élevèrent la sexualité féminine au niveau d'une véritable merveille qui pouvait aussi fonctionner de manière totalement autonome sans "la chose" (le pénis).

Mais même les femmes qui ne partagent pas cette conception féministe de la sexualité prennent grand soin, tout comme avant, de préserver la plus-value de leur sexualité par rapport à celle de l'homme. C'est ainsi, la plupart du temps, que les femmes veulent être belles et désirées, qu'elles utilisent tous les artifices possibles pour augmenter leur attrait érotique, mais font des manières lorsque les hommes qu'elles ont excités veulent plus. Inconsciemment, chaque femme cherche aujourd'hui encore à rendre sa sexualité toujours rare et donc chère. Plus les femmes sont belles, érotiques et élégantes, plus leur sexualité est irrésistible pour les hommes qui tournent autour d'elles, plus elles peuvent collectionner des soupirants. Avec l'augmentation du nombre de leurs admirateurs, les chances d'un individu donné d'obtenir la dame pour lui seul fondent, ce qui dans bien des cas augmente encore sa fascination pour elle. Chaque sourire de sa part est interprété comme une preuve de son inclination pour lui. Le principe "la femme accorde ses faveurs" lui permet de fixer toujours plus haut ses exigences envers ses courtisans fascinés. Elle n'a même pas besoin d'exprimer ses désirs car les hommes amoureux subissent d'eux-mêmes l'illusion trompeuse qu'ils ne peuvent l'emporter sur la concurrence gênante des autres hommes qu'à la condition d'y mettre un investissement encore plus important. Ce principe de séduction -- "être obligé de lui offrir quelque chose" -- fonctionne sans heurts et sans changement en dépit de tous les changements de type "libération de la femme" ; cela commence déjà chez l'adolescent de 14 ans qui invite une fille à prendre un Coca-Cola. Plus Eve joue de ses charmes sans rien donner, plus elle en fait monter le prix. En d'autres termes : plus elle paraît irrésistible et inaccessible aux hommes, plus ils tombent sous sa domination. Et les femmes jouissent quand elles peuvent manier les hommes au doigt et à l’œil. "Cela me fait vraiment plaisir de plaire aux hommes. J'ai toujours plaisir à flirter. Mais j'en fais baver à ceux qui en veulent plus." Par des déclarations de ce genre et d'autres similaires faites spontanément par une habitante de 23 ans de Dortmund, on peut voir à quel point les femmes sont conscientes de leur position de force et le prix qu'elles y attachent.

Felix Stern

Extrait de "Und wer befreit die Männer ?" Ullstein 1991 ISBN 3 550 06449 7

1. Il s'agit d'une somme d'argent qu'une fiancée délaissée pouvait demander par voie du tribunal à un homme qui avait rompu les fiançailles sans raison valable pour le fait de lui avoir accordé la défloration en vue du mariage imminent.

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